© Bea Borgers

Léa Drouet est metteuse en scène. Elle est installée et travaille à Bruxelles depuis 2010. 

Son travail prend différentes formes et circule entre l’installation, le théâtre et la performance. Elle fonde VAISSEAU en 2014, une structure de production qui tente de s’adapter aux différentes propositions, aux différents formats expérimentés et ceux encore à venir.

Malgré la diversité des formes proposées, on perçoit son intérêt constant pour certaines questions. Comment peut-on faire basculer des problématiques des sciences humaines dans le régime du sensible, du sonore, du corporel et de la matière ? Comment partager des expériences esthétiques qui traduisent différentes problématiques politiques et sociales.

Proche de la scène musicale expérimentale bruxelloise, elle collabore avec divers musiciens. Elle s’entoure aussi d’artistes au croisement de plusieurs pratiques.

0&, présenté au Festival XS du Théatre National se crée en collaboration avec Clément Vercelletto, rassemblant un ensemble de vingt performeurs pour un concert de magnétophone cassettes. Plusieurs versions de cette choralité spatialisée seront déclinées par la suite à l’invitation du Kunstenfestivaldesarts dans la Gare de Bruxelles-Congrès (Derailment, 2015) ou au Palais de Tokyo pour l’événement Indiscipline.

« Mais au lieu du péril croit aussi ce qui sauve » est présenté au skatepark des Brigittines dans le cadre du lancement du Kunstenfestival en 2016. L’événement s’est construit en collaboration avec les utilisateurs du skatepark autour de la notion de prise de risque et de l’accident. Il rassemble des entretiens avec trois jeunes skateurs autour de leurs blessures et de leur rapport au risque, et l’installation d’un cercle de feu dans lequel les skateurs tentaient des figures périlleuses en public. Léa revisite le cliché du skateur en explorant la beauté et la poétique contenues dans la dynamique du « défi » et de l’exploit constitutifs de ce qu’on ne lit que comme une mode urbaine.

Elle est invitée par Camille Louis (philosophe et dramaturge, membre du collectif kompost) à Athènes dans le cadre de la nuit de l’esthétique organisée par le Goethe Institut et l’Institut Français en mai 2017. Elle travaille à cette occasion sur une installation performance sous forme de jeu libre intitulé « Squiggle », une situation conversationnelle verbale et sculpturale dans l’espace public.

Elle présente Boundary Games, pièce pour six performers en 2018 au Kunstenfestivaldesarts, au Théâtre des Amandiers à Nanterre puis au festival Actoral. Cette forme scénique proposait au public une expérience spatiale et sonore de composition et de décomposition des ensembles en faisant varier les situations liées aux organisations ou aux dynamiques des groupes. Léa réagit à la violence des frontières et des assignations aux identités séparées du «nous» et du «eux» en créant un espace de porosité questionnant sensiblement et au-delà des discours vains de dénonciations, les possibilités de recomposition d’un commun non Comme Un.

Dans la continuité du projet, elle mène des ateliers dans la maison d’arrêt des Hauts de Seine puis au MAC VAL.

À l’automne 2019, elle crée Les Hostilités pour l’Objet des mots (Festival Actoral et SACD). Écrite par Adeline Rosenstein, fruit d’une collaboration transdisciplinaire avec Adeline Rosenstein, la pièce aborde la question de la violence et de ses formes contemporaines. Au croisement de l’installation scénique, sonore et textuelle, Les Hostilités ne propose pas une définition de « la violence » mais bien l’une des strates d’expression de cette complexe réalité métamorphique.

En juin 2020, Léa Drouet devient la nouvelle coordinatrice artistique pour le théâtre de l’Atelier 210 à Bruxelles.

Elle crée en septembre 2020, la pièce Violences (Festival Actoral, Nanterre-Amandiers, Kunstenfestivaldesarts, Charleroi danse). Léa tente le rapprochement entre deux histoires affectivement proches mais tenues à distance par la Grande Histoire qui organise froidement les narrations permettant que des événements comptent et d’autres pas ; que des vies comptent et que d’autres demeurent incomptées et incomptables.

Violences © Cindy Sechet
J’ai une épée © Noémie della Faille

Enfin dans sa dernière création “J’ai une épée” (mai 2023),  Léa Drouet poursuit son travail de déchiffrage des imageries établies comme son engagement dans la recherche des lignes obliques le long desquelles des singularités, mineures et minorisées, se façonnent à l’abri des regards et en résistant à l’étouffement des représentations. Elle n’entend pas représenter l’enfance autrement mais commence plutôt par observer et interroger les mécanismes par lesquels notre civilisation, en effet, « cadre » l’enfant, au double sens de la fabrique des images et des comportements.

Depuis 2016, Léa travaille en étroite collaboration avec la philosophe, dramaturge et activiste Camille Louis, auteure notamment de La conspiration des enfants (PUF, 2021). Plusieurs des points d’intérêt et d’engagement de cette dernière (dans le champ de la migration, des libertés de circulation, des compositions de monde commun basé sur l’égalité radicale ou encore dans la co-création telle qu’elle s’incarne dans les œuvres du collectif kom.post (https://kompost.me/) ont pu influencer la direction prise par les dernières créations de Léa. Qu’il s’agisse des 3 dernières pièces ou des dispositifs se composant au croisement des arts, de l’engagement militant et de la pensée postcritique telle que l’école expérimentale ou que le futur “atelier des torsions”.

This site is registered on wpml.org as a development site.